Les cheveux de ma mère jamais ne sont devenus blancs.
Dent-de-lion, ainsi verte est l’Ukraine.
Ma mère aux cheveux blonds n’est pas rentrée chez elle.
Nuage de pluie, traînes-tu aux puits ?
Ma mère à voix douce pleure pour eux tous.
Ronde étoile tu enroules la boucle d’or.
Le cœur de ma mère s’est meurtri de plomb.
Porte de chêne qui t’a sortie de tes gonds ?
Ma tendre mère ne peut pas venir.
Paul Celan, traduction Jean Pierre Lefebvre.
Traduit d’après Paul Celan, Die Gedichte, kommentierte Ausgabe éd. Barbara Wiedemann. Suhrkamp Verlag, Francfort 2003. |
J'ai du mal à aborder la poésie de Celan habituellement. Ses liens avec Ingeborg Bachmann m'ont fait relire quelques poèmes, dont celui-ci que j'ai particulièrement apprécié (le lien avec la mère, peut être...).
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