lundi 7 novembre 2011

Cris et chuchotements - Bergman

Revu ce film que j'avais vu à sa sortie en 1972. Toujours aussi touché et impressionné, comme souvent chez Bergman. La période incite aussi à une sensibilité accrue de ma part.
Voici une critique avec laquelle je me sens en accord, celle du ciné-club de Caen.
Quelques images, pour évoquer le film :
   
Maria (Liv Ullmann)

Agnès (Harriett Andersonn)

Anna et Agnès (célèbre "piéta" bergmanienne)
Les trois soeurs et Anna

jeudi 3 novembre 2011

Pour préparer l’être d’amour après - Paul Blackburn


Très touché par ce poème de Paul Blackburn trouvé aujourd'hui dans "Terres de femmes" le blog d'Angèle Paoli.



POÈME DU PARC

Dès le premier choc des feuilles leur alliance
avec l’amour, comment ça va ?

Pages qu’on écrit et déchire
Quelqu’un dans son trois-quarts s’assoit sur une colline et attend

Ce n’est pas le printemps, peut-
être n’est-ce jamais le printemps
peut-être est-ce le bout blessé de l’été
la tendre première brise de l’automne
la première pluie fraîche de l’automne sur le parc
et sur ces gens qui le traversent

La fille, elle pense :
                               la vie est ces pronoms
l’homme : demander / répondre / accepter
                               oiseau-vie    .     renne-mort
                               La vie n’est que verbes, voyelles et verbes
Ils sont tous les deux mouillés

                               Si c’est de l’amour, alors il faut faire
                               l’amour, autrement laisser tomber
                               « Créer la situation / voilà de l’amour
                                               et l’éviter, voilà encore

                               de l’Amour »
de même que prendre soin, ou l’éveil d’une conscience, de même
n’importe quelle
autre conscience pourrait        aurait
                 pu être
                               mais est désormais
chair chaude
giflant de la chair chaude
jusqu’à renne-vie / oiseau-mort

Tu cours, tu vois,
tu cours et descends la pente à travers le pré
et moi aussi je cours
pour te rattraper

                               Cette pluie est la tienne
                               elle tombe sur nous
                               et nous, aussi, l’un sur l’autre


Appartenons à la lune
que nous ne voyons pas


                               Il fait humide et frais
                               des bleus que nos peaux
                               auraient pu
                               prendre soin d’éviter
                               mais nous courons    .    courons


pour préparer
l’être d’amour après

Paul Blackburn, Villes suivi de Journaux, José Corti, Série américaine, 2011, pp. 26-27. Traduit par Stéphane Bouquet.