dimanche 29 janvier 2012

Bernard Vargaftig - Deux poèmes en hommage


Les bruits sont lents ils font un paysage

D’oubli et d’eau de pentes qu’on remonte

Petites peurs frottées les unes aux autres

C’était rêver le ciel dans les bassines

Entre les noix et le bois sec le chanvre

Quelles durées fuient toujours dans la mienne

Semblants de mots d’habitudes qui cèdent

Quand on dirait qu’une à une les choses

S’étendent et se recouvrent indifférentes

Ombre enlisée enfance complaisante

Et que déjà l’herbe pousse à travers.

Description d’une élégie

Editions Seghers Poésie 75, 1975

Tiré des "Carnets d'Eucharis" le blog de Nathalie Riera où figurent d'autres poèmes..


Ô parole indivisible

Est-ce l’herbe des charniers

L’immobilité d’un mur

Ou la mort criblée d’images

L’aveu même d’être là

Comme l’énumération

D’un étang et d’un village

Tourbe neige cuivre école

Jusqu’au nom de chaque jour

Dans le signe sur les portes

Bernard Vargaftig
in "Éclat & Meute"

Tiré de ce blog

Photo de Pierre-Emmanuel Weck
Cf. son site

J'ai connu Bernard Vargaftig lorsque j'étais étudiant à Nancy.
J'aimais ses poèmes. Il nous a quitté le 27 janvier.
En hommage, les deux poèmes ci-dessus.

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