dimanche 14 novembre 2010

Les trois soeurs - Tchékhov - Volodia Serre - Athénée-Louis Jouvet

La soirée d'hier fut vraiment délicieuse. J'étais avec Sankar, Dévi et Justine. J'aime beaucoup Tchékhov, surtout sa bienveillance vis à vis de ses personnages, s'amusant, mais gentiment, de leur vanité, compatissant à leurs douleurs. J'ai été très ému tout au long de la pièce, bien qu'elle fasse passer, comme souvent chez Tchékhov , du rire au larme. Le metteur en scène, Volodia Serre, jouait le rôle du frère, et ses trois sœurs, toutes trois comédiennes, le rôle des trois sœurs. C'est une configuration curieuse mais qui fonctionnait très bien. En tout cas c'est une belle aventure familiale pour les Serre.
Pour en savoir plus : site de l'Athénée.




samedi 13 novembre 2010

The blue lantern

J'ai trouvé ce blog en recherchant des photos de H. Kühn.
J'aime beaucoup de ce qui y est publié.
Par exemple cette page.
J'aime cette citation de John R. Stilgoe 
"L'éducation devrait travailler à l'extérieur, sous la pluie et la neige fondue, dans la chaleur à couper au
couteau d'un champ de blé du Nebraska en été, le long d'une voie ferrée à moitié abandonnées, un après-midi sombre automne, sur l'Atlantique Nord en hiver. Tout ce que je fais est d'insister pour que mes élèves et mes lecteurs regarde autour d'eux et réalise combien est l'environnement est merveilleusement riche, même si l'environnement n'est qu'un canot de sauvetage transporté dans une mer clair-obscur."

Heinrich Kühn à l'Orangerie


mercredi 10 novembre 2010

Le temps de vivre - Anna de Noailles

Déjà la vie ardente incline vers le soir,
Respire ta jeunesse,
Le temps est court qui va de la vigne au pressoir,
De l'aube au jour qui baisse.

Garde ton âme ouverte aux parfums d'alentour,
Aux mouvements de l'onde,
Aime l'effort, l'espoir, l'orgueil, aime l'amour,
C'est la chose profonde ;

Combien s'en sont allés de tous les coeurs vivants
Au séjour solitaire,
Sans avoir bu le miel ni respiré le vent
Des matins de la terre,

Combien s'en sont allés qui ce soir sont pareils
Aux racines des ronces,
Et qui n'ont pas goûté la vie où le soleil
Se déploie et s'enfonce !

Ils n'ont pas répandu les essences et l'or
Dont leurs mains étaient pleines,
Les voici maintenant dans cette ombre où l'on dort
Sans rêve et sans haleine.

- Toi, vis, sois innombrable à force de désirs,
De frissons et d'extase,
Penche sur les chemins, où l'homme doit servir,
Ton âme comme un vase ;

Mêlée aux jeux des jours, presse contre ton sein
La vie âpre et farouche ;
Que la joie et l'amour chantent comme un essaim
D'abeilles sur ta bouche.

Et puis regarde fuir, sans regret ni tourment,
Les rives infidèles,
Ayant donné ton coeur et ton consentement
A la nuit éternelle...

lundi 8 novembre 2010

Lumineux matin - Anna de Noailles

Ô lumineux matin, jeunesse des journées,
Matin d'or, bourdonnant et vif comme un frelon,
Qui piques chaudement la nature, étonnée
De te revoir après un temps de nuit si long ;

Matin, fête de l'herbe et des bonnes rosées,
Rire du vent agile, oeil du jour curieux,
Qui regardes les fleurs, par la nuit reposées,
Dans les buissons luisants s'ouvrir comme des yeux ;

Heure de bel espoir qui s'ébat dans l'air vierge
Emmêlant les vapeurs, les souffles, les rayons,
Où les coteaux herbeux, d'où l'aube blanche émerge,
Sous les trèfles touffus font chanter leurs grillons ;

Belle heure, où tout mouillé d'avoir bu l'eau vivante,
Le frissonnant soleil que la mer a baigné
Éveille brusquement dans les branches mouvantes
Le piaillement joyeux des oiseaux matiniers,

Instant salubre et clair, ô fraîche renaissance,
Gai divertissement des guêpes sur le thym,
- Tu écartes la mort, les ombres, le silence,
L'orage, la fatigue et la peur, cher matin...

vendredi 5 novembre 2010

Le retour à Djaykoûr - Badr Chaker Es-Sayyâb

Sur le blanc coursier du rêve
j'ai traversé de nuit les collines
les fuyant, fuyant la ligne longue de leurs crêtes
et le marché aux mille négoces
et le matin exténué
et la nuit d'abois aux passants
et la lumière ténébreuse
et le dieu que lave le vin
et la honte parée de fleurs
et la mort allée sur le fleuve
marchant sur ses remous dormeurs.
[...]
Sur le blanc coursier du rève
sous le soleil du vert levant
en l'été de Djaykoûr aux abondances
je galopais pliant sous moi la longue route
parmi rosée et ondes et fleurs,
quêtant aux horizons l'étoile,
naissance, sous le ciel, de l'âme,
source à éteindre feu des soifs,
maison pour le las voyageur.

Djaykoûr, Djaykoûr : où sont le pain et l'eau ?
La nuit tombée, les guides s'endormirent.
Les gens de la caravane par faim et soif sont restés éveillés.
Dur est le vent et l'horizon troublé d'échos.
[...]
Qui, ma poésie l'entendra ?
Le mutisme de la mort est dans mes murs,
la nuit parmi mon feu.
Qui portera pesanteur de la croix
en cet interminable anxieuse nuit ?
Qui pleurera et donnera réponse
à l'affamé, au nu ?
Qui de son bois fera descendre le crucifié,
et de ses plaies, qui écartera les vautours,
qui déliera de tout l'obscur son aurore,
et qui de son épine, fera laurier ?
Ah, Djaykoûr, si tu pouvais entendre !
Ah, Djaykoûr, si être, tu le pouvais !
Si tu pouvais enfanter l'âme, ou avorter,
pour que le voyageur vespéral enfin découvre
l'étoile brillant sur la nuit des égarés.
[...]

Mon aliment, le voici, ô affamés,
mes larmes, ô désespérés, les voici,
et ma prière, ô adorants, est celle-ci :
que le volcan de tous ses feux explose,
que l'Euphrate vienne en crue,
pour que la ténèbre éclaire,
pour que nous fassions connaissance avec la compassion.
[...]
Et mon âme me fut arrachée. Et le train a sifflé.
Et des larmes ont brouillé ma vue,
nuage en qui je fus porté, puis le train a disparu.
ô soleil de mes jours, reviendras-tu ?

Dors Djaykoûr, sous la ténèbre des années.

samedi 30 octobre 2010

Vision - Marie Noël

Quand j'approcherai de la fin du temps,
Quand plus vite qu'août ne boit les étangs,
J'userai le fond de mes courts instants ;

Quand les écoutant se tarir, en vain,
J'en voudrai garder pour le lendemain,
Sans que Dieu le sache, un seul dans ma main ;

Quand la terre ira se rétrécissant
Et que mon chemin déjà finissant
Courra sous mes pieds au dernier versant ;

Quand le coeur saisi d'épouvantement,
J'étendrai les mains vers un être aimant
Pour me retenir à son vêtement...

Quand de jour en jour je perdrai la faim,
Je perdrai la force et que de ma main
Lasse de tenir tombera le pain ;

Quand tout sur ma langue aura mauvais goût,
Quand tout dans mes yeux pâlira, quand tout
Me fera branler si je suis debout ;

Quand mes doigts de tout se détacheront
Et que mes pensers hagards sous mon front
Se perdront sans cesse et se chercheront ;

Quand sur les chemins, quand sur le plancher,
Mes pieds n'auront plus de joie à marcher ;
Quand je n'irai plus en ville, au marché,

Ni dans mon pays toujours plus lointain,
Ni jusqu'à l'église au petit matin,
Ni dans mon quartier, ni dans mon jardin ;

Quand je n'irai plus même en ma maison,
Quand je n'aurai plus pour seul horizon
Qu'au fond de mon lit toujours la cloison...

Quand les voisines sur le pas
De la porte parleront bas,
Parleront et n'entreront pas ;

Quand parents, amis tour à tour,
Laissant leur logis chaque jour,
Dans le mien seront de retour ;

Quand dès l'aube ils viendront me voir
Et sans rien faire que s'asseoir
Dans ma chambre attendront le soir ;

Quand dans l'armoire où j'ai rangé
Mon linge blanc, un étranger
Cherchera de quoi me changer ;

Quand le soleil et l'horizon
S'enfuiront... Quand de la maison
Sortiront l'heure et la saison ;

Quand la fenêtre sur la cour
S'éteindra... Quand après le jour
S'éteindra la lampe à son tour ;

Quand, sans pouvoir la rallumer,
Tous ceux que j'avais pour m'aimer
Laisseront la nuit m'enfermer ;

Quand leur voix murmure indistinct,
M'abandonnant à mon destin,
S'évanouiront dans le lointain ;

Quand le froid entre mes draps chauds
Se glissera jusqu'à mes os
Et saisira mes pieds déchaux ;

Quand la mort comme un assassin
Qui précipite son dessein
S'agenouillera sur mon sein ;

Quand ses doigts presseront mon cou,
Quand de mon corps mon esprit fou
Jaillira sans savoir jusqu'où...

Alors, pour traverser la nuit, comme une femme
Emporte son enfant endormie, ô mon Dieu,
Tu me prendras, tu m'emporteras au milieu
Du ciel splendide en ta demeure où peu à peu
Le matin éternel réveillera mon âme.

dimanche 24 octobre 2010

"J'ai vu" de Nathan Zach

J'ai vu

J'ai vu un oiseau blanc dans la nuit noire 
Je savais que le temps éteindrait bientôt la lumière
De mes yeux dans la nuit noire.
J'ai vu un  nuage
petit comme la paume d'un homme
Je savais que je sentais cette pluie que je ne pourraisjamais décrire à un homme.
J'ai vu une feuille tombée, une feuille qui tombe.
Le temps est court. Moi, je ne suis pas dans le chagrin.

J'ai trouvé ce poème dans ce blog d'un linguiste qui traduit des poèmes. Et j'ai traduit ce poème (à partir de l'anglais) dont l'auteur, Nathan Zach, est cité dans Carmel.

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu


Vu le film de Woody Allen vendredi soir.
La critique des Inrocks traduit assez bien ce que je pense.

L'ombre noire - Rosalia de Castro

Quand je pense que vous m'avez survolé
Une fois encore pris votre envol et venu me hanter,
Irrésistible ombre noire, 
Et rôder autour de mon lit pour me narguer.





Quand je rêve encore que vous avez disparu,
Dans le soleil nu vous m'étonnez. 
Vous êtes l'éclat des étoiles au dessus de moi.
Vous êtes le hurlement du vent autour de moi.



S'ils chantent, je vous entends chanter.
S'ils pleurent, j'entends votre plainte.
Vous êtes le murmure de la rivière
Le crépuscule et l'aurore.



Vous êtes tout et tout vous devient,
Tout en moi, laissant à jamais,
Vivre en moi, vivre pour moi,
L'ombre en moi pour toujours.


C'est un poème comme je les aime, au sens inépuisable, toujours tiré du blog de traduction dont je parlais dans mon post précédent. La traduction que je tente est faite à partir de l'anglais.

dimanche 17 octobre 2010

Au Centre Pompidou de Metz

J'aime beaucoup cette architecture qui me fait penser à une vaste tente d'un peuple nomade, une yourte venue des plaines mongoles ou la demeure de la grande reine de tatars (ne sommes nous pas devenu nomades à nouveau nous aussi ?...)



L'architecture de bois est très belle.


La Sainte Face de Georges Rouault. C'est un tableau que je connais depuis longtemps. C'est une des premières œuvres d'art sacré que j'ai aimée. Le style me fait penser à certaines images "modernes" que je mettais  dans mon missel quand, enfant, j'allais encore à la messe.

Finalement, c'est plus la vie de Séraphine de Senlis, sa façon de peindre dans un état de quasi extase qui me fascine, que ses tableaux eux-mêmes. J'aime cependant bien celui-ci.


 Le triptyque de Miro, "Bleu 1, 2 et 3". Je connais et aime Miro depuis longtemps. Je pense que c'est même un de ceux que j'ai aimé en premier lorsque vers 15 ans j'ai commencé à m'intéresser à l'art et à la littérature. Ses œuvres évoquent pour moi le monde de l'enfance. Comme celles, dans un registre très différents, de Klee. Ce triptyque, a plutôt quelque chose d'un jardin zen. Je pense que je pourrais rester très longtemps à le contempler et à méditer.

 "Homage to the square" de Joseph Albers. Je ne connaissais pas ce peintre. Mais j'ai été attiré dès l'entrée dans la salle par ce tableau très vibrant, l'intensité des couleurs et sa grande simplicité. Devant ce tableau aussi, je pense que je pourrais rester longtemps (au risque de sombrer dans un état d'hypnose ?)


Bleu 1 et 2. 

Bleu 3.

Un film d'Andy Warhol. C'est l'œuvre qui m'a le plus impressionnée dans le centre. Il s'agit d'un film où Warhol enregistre en durée réelle, avec un cadrage très rapproché, le sommeil de son ami. Le tout dure six heures, je n'ai donc regardé qu'une partie. Au début on ne distingue pas bien de quoi il s'agit. J'ai pensé d'abord à un paysage très abstrait avec le mouvement de la mer qui vient et repart. Sankar et Dévi voyait un œil. Puis on finit par distinguer la poitrine et l'abdomen d'un homme qui dort et respire très régulièrement. On voit le nombril et des draps blancs. C'est très touchant de voir ainsi le mouvement de la vie auquel on ne fait jamais attention habituellement. C'est aussi très sensuel et même excitant...

Le peintre et son modèle de Balthus. J'aime Balthus, ses jeunes filles au regard lointain...

jeudi 14 octobre 2010

Les rêves dansants

Beaucoup d'émotions pour moi dans ce film.
C'est un film sur un spectacle de Pina Bausch. Ma découverte de Pina Bausch, je la dois à Almodovar.
Dans "Parle avec elle", au début, deux des personnages assistent (alors qu'ils ne se connaissent pas) à un spectacle d'elle. Ce fut déjà une grande émotion pour moi.
Quelques mois avant sa mort Pina Bausch entreprit de monter son spectacle "Kontacthof" avec des adolescents (après l'avoir fait avec des personnes âgées) tous amateurs. C'est toujours très troublant de revoir quelqu'un qui est mort récemment.

Les adolescents se confient petit à petit, avouant leurs réticences, leurs peurs, mais aussi leurs satisfactions. Ils révèlent des pans de leur histoire et se révèlent aussi à eux-mêmes. Ils sont tous très touchants.
Je crois qu'une autre source de mon émotion vient de la musique et de la langue : la musique qu'écoutait Anna, ma grand-mère, quand j'étais enfant, et la langue qu'elle parlait avec ses parents et ses amies.
Encore une réminiscence : le film se déroule à Wuppertahl, la ville où Pina Bausch a créé le Danztheater. Le tram suspendu de Wupperthal, que les danseurs empruntent plusieurs fois, fait songer à "Alice dans les villes" de Wim Wenders. Je me suis souvenu alors de ce temps où, pris d'une passion pour Wenders, j'étais allé voir tous ses films en quelques semaines.

mercredi 13 octobre 2010

Carmel d'Amos Gitaï

Journée Amos Gitaï aujourd'hui.
Je l'ai d'abord entendu parler de son film à la Grande Table, l'émission de France Culture qui se déroule chaque mercredi au Forum des Images.
J'ai été intéressé par les thèmes qu'il a développé concernant son nouveau film "Carmel" : un film proche de la poésie,  reposant sur l'association et non sur la fiction, une trame narrative centrée sur les lettres de sa mère...
Un film autour de la filiation et de la transmission des valeurs.
J'ai été voir le film dans le seul cinéma (le Reflet Médicis) où il passe (et seulement à 18h !)
Je suis partagé.
Les poèmes lus par Jeanne Moreau sont très beaux.
Les lettres de Efratia Gitaï sont touchantes et profondes. Elles sont un bel exemple de transmission des valeurs entre générations. Il y a aussi une attention à la beauté de la vie et des choses qui est attachante.
Mais j'ai moins été convaincu par les autres scènes du film.
Voici le poème lu par Jeanne Moreau en entrée du film :

« C’est un poème sur les gens
Ce qu'ils croient et ce qu'ils veulent
Et ce qu'ils croient vouloir
Même si peu nombreuses sont les choses sur cette terre
Qui méritent notre intérêt
Et c'est un poème sur ce que les hommes font
Car ce qu’ils font
Est plus important que ce qu’ils n’ont pas fait
Et c’est un poème sur les êtres humains
Sur ce qu’ils ressentent dans la nuit bleue
Qui chante l’hymne des caravanes
Et comment ils goûtent au sable
Dans l'avion en flammes
Qui s’abat en sifflant
Comme un chant de deuil ardent
Et pour finir
Ce sont des poèmes de guerre
Ecrits sur un bureau
Alors qu'elle fait rage
Sans pitié. »
Poème de Nathan Zach

Je n'ai pas pu trouver d'extrait des lettres d'Efratia. C'est dommage car ce sont elles qui me plaisent surtout.
Voici une présentation faites sur France Culture lors d'une lecture de ses lettres au Festival d'Avignon 2009 :

"Efratia Gitai est née à Haïfa en 1909 et elle est morte dans la même ville en 2003, à l'âge de 93 ans. Sa correspondance traverse l'essentiel de sa vie, depuis les premières lettres datant de 1928, dans lesquelles elle s'adresse à son père et à ses soeurs, affirmant vaillamment son indépendance d'esprit, sa curiosité pour le monde et la vie politique, jusqu'aux lettres des années 90 peu avant sa mort. Grande lectrice, intellectuelle, voyageuse (elle séjourne à Vienne en 1931 et à Berlin), Efratia nous charme par son goût immodéré de la vie, et l'énergie qu'elle met à traverser toutes les épreuves de l'existence, les bonnes et les moins bonnes. Les lecteurs et les auditeurs seront étonnés par la beauté de son écriture, magnifiquement traduite de l'hébreu, sa clairvoyance politique et historique, son ravissement devant la vie, son goût des paysages, celui du Mont Carmel où elle habite avec son mari Munio, architecte issu du Bauhaus, mais aussi les rues froides de Londres, ou un lac en Finlande. Nous avons choisi de vous faire entendre quatre moments de la vie d'Efratia : la jeunesse, marquée par l'exil et les voyages en Europe ; la fin de la guerre et la proclamation du nouvel Etat d'Israël en 1948 ; l'année 1960, qu'elle passe à Londres, à l'âge de 51 ans, décidant courageusement de partir seule en Angleterre reprendre des études, laissant son fils Amos alors âgé de 10 ans dans un kibboutz. Enfin les années de la vieillesse en Israël, apprivoisant la solitude après la disparition de son mari et l'exil de ses fils, l'un en Finlande, l'autre aux Etats-Unis ou en Europe. C'est toute l'expérience d'une femme, toute la sagesse d'une vie traversée par le désir d'apprendre et de comprendre le monde qui nous sont transmises à travers ces lettres où elle, Efratia, ne cesse d'encourager les uns et les autres à aimer la vie, à s'aimer soi-même, à regarder autour de soi, à vivre libre. "