Je me souviens aussi avoir entendu une interview d'elle où elle disait que quand elle ne tournait pas, elle écoutait France Culture à haute dose. De quoi me sentir encore plus proche d'elle.
J'ai vu hier " La folie Almayer ".
J'ai été frappé par toutes les séquences d'intérieur, baignant dans des clairs-obscurs d'une extrême beauté.
Je regrette de ne pas avoir trouvé de photos de ces moments du film.
L’atmosphère d'un pays tropical, sa nature démesurée, envahissante et étouffante, les pluies incessantes et violentes, la moiteur qui nimbe les êtres et les choses, l'ennui, l'angoisse engendrés... tout cela est rendu présent, palpable par le film.
J'ai cependant été assez désorienté par la narration, très éclatée. Ce qui fait qu'à part l'émotion esthétique, j'ai peu été touché par l'histoire ou les personnages (ni par Nina, ni par Almayer).
Le rapport avec un pays tropical où l'on vit mais dont on n'est pas originaire m'a intéressé, et fait penser à mes propres rapports avec les pays où j'ai vécu.
Voici ce que dit Chantal Ackerman de la façon dont elle a réalisé ce film :
« J’ai tourné un peu comme mes documentaires : je ne regardais pas le plan de travail le matin, rien n’était de l’ordre du devoir et je tournais en pyjama. Les mises en place étaient improvisées le jour même. Pour ça, j’ai eu une équipe formidable, Rémon Fromont au cadre et à la lumière, Pierre Mertens au son et tous les autres, vraiment tous. Au bout de trois jours, Pierre a dit à Rémon, regarde, elle est en train de tourner une fiction comme elle fait ses documentaires. C’est-à-dire en recevant ce qui se passe, en l’acceptant – en étant une sorte d’éponge. Sans imposer. La Captive était travaillé au millimètre, là non. Je ne savais pas avant de partir que j’allais tourner comme ça, et puis sans doute par pure intuition… C’était risqué mais follement exaltant. »
Cet extrait d'une interview est tiré de ce site.
Voici aussi la critique qui m'a semblé la plus intéressante et dont j'extrait ceci :
Le texte entier de Jérôme Momcilovic est sur ce site.
A noter aussi que le retour régulier dans le film de "Sway" chanté Dean Martin, m'a empli d'une délicieuse nostalgie. Souvenir d'un fond sonore venu de l'enfance ? J'avais quatre ans quand cette chanson est sortie, comme Chantal Akerman d'ailleurs.
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