mercredi 13 octobre 2010

Carmel d'Amos Gitaï

Journée Amos Gitaï aujourd'hui.
Je l'ai d'abord entendu parler de son film à la Grande Table, l'émission de France Culture qui se déroule chaque mercredi au Forum des Images.
J'ai été intéressé par les thèmes qu'il a développé concernant son nouveau film "Carmel" : un film proche de la poésie,  reposant sur l'association et non sur la fiction, une trame narrative centrée sur les lettres de sa mère...
Un film autour de la filiation et de la transmission des valeurs.
J'ai été voir le film dans le seul cinéma (le Reflet Médicis) où il passe (et seulement à 18h !)
Je suis partagé.
Les poèmes lus par Jeanne Moreau sont très beaux.
Les lettres de Efratia Gitaï sont touchantes et profondes. Elles sont un bel exemple de transmission des valeurs entre générations. Il y a aussi une attention à la beauté de la vie et des choses qui est attachante.
Mais j'ai moins été convaincu par les autres scènes du film.
Voici le poème lu par Jeanne Moreau en entrée du film :

« C’est un poème sur les gens
Ce qu'ils croient et ce qu'ils veulent
Et ce qu'ils croient vouloir
Même si peu nombreuses sont les choses sur cette terre
Qui méritent notre intérêt
Et c'est un poème sur ce que les hommes font
Car ce qu’ils font
Est plus important que ce qu’ils n’ont pas fait
Et c’est un poème sur les êtres humains
Sur ce qu’ils ressentent dans la nuit bleue
Qui chante l’hymne des caravanes
Et comment ils goûtent au sable
Dans l'avion en flammes
Qui s’abat en sifflant
Comme un chant de deuil ardent
Et pour finir
Ce sont des poèmes de guerre
Ecrits sur un bureau
Alors qu'elle fait rage
Sans pitié. »
Poème de Nathan Zach

Je n'ai pas pu trouver d'extrait des lettres d'Efratia. C'est dommage car ce sont elles qui me plaisent surtout.
Voici une présentation faites sur France Culture lors d'une lecture de ses lettres au Festival d'Avignon 2009 :

"Efratia Gitai est née à Haïfa en 1909 et elle est morte dans la même ville en 2003, à l'âge de 93 ans. Sa correspondance traverse l'essentiel de sa vie, depuis les premières lettres datant de 1928, dans lesquelles elle s'adresse à son père et à ses soeurs, affirmant vaillamment son indépendance d'esprit, sa curiosité pour le monde et la vie politique, jusqu'aux lettres des années 90 peu avant sa mort. Grande lectrice, intellectuelle, voyageuse (elle séjourne à Vienne en 1931 et à Berlin), Efratia nous charme par son goût immodéré de la vie, et l'énergie qu'elle met à traverser toutes les épreuves de l'existence, les bonnes et les moins bonnes. Les lecteurs et les auditeurs seront étonnés par la beauté de son écriture, magnifiquement traduite de l'hébreu, sa clairvoyance politique et historique, son ravissement devant la vie, son goût des paysages, celui du Mont Carmel où elle habite avec son mari Munio, architecte issu du Bauhaus, mais aussi les rues froides de Londres, ou un lac en Finlande. Nous avons choisi de vous faire entendre quatre moments de la vie d'Efratia : la jeunesse, marquée par l'exil et les voyages en Europe ; la fin de la guerre et la proclamation du nouvel Etat d'Israël en 1948 ; l'année 1960, qu'elle passe à Londres, à l'âge de 51 ans, décidant courageusement de partir seule en Angleterre reprendre des études, laissant son fils Amos alors âgé de 10 ans dans un kibboutz. Enfin les années de la vieillesse en Israël, apprivoisant la solitude après la disparition de son mari et l'exil de ses fils, l'un en Finlande, l'autre aux Etats-Unis ou en Europe. C'est toute l'expérience d'une femme, toute la sagesse d'une vie traversée par le désir d'apprendre et de comprendre le monde qui nous sont transmises à travers ces lettres où elle, Efratia, ne cesse d'encourager les uns et les autres à aimer la vie, à s'aimer soi-même, à regarder autour de soi, à vivre libre. "

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