dimanche 11 septembre 2011

The Tree of life - Terrence Malick

Bouleversant !
Quelques images et extraits de critiques qui traduisent l'émotion profonde que j'ai éprouvée :

"Regarder par soi-même, voilà pourtant le credo de Malick, qui contrairement aux idées reçues, ne donne à voir le monde qu’à travers les yeux de ses personnages, tantôt accueillant, tantôt menaçant."
"Regarder par soi-même, c’est avant tout découvrir que Malick ne joue pas l’état de nature contre la société, la guerre contre la concorde, l’amour contre le Mal, qu’en somme il ne joue jamais contre : ce qui se donne à voir au sein des nombreux couples d’oppositions qu’il agence, c’est bien la pluralité du monde et l’extrême douleur, l’extrême beauté, naissant de ses contradictions dépeintes sans aucun manichéisme (il n’est pas Spielberg) ni aucun jugement moral (il n’est pas davantage Kubrick)."
"Si l’œuvre malickienne arpente en tous sens  l’empire des signes, avec un émerveillement jamais tari, ses questions restent insolubles, et leur répétition presque douloureuse, portées par les multiples voix-off qui déroulent le récit de ces cinq films : est-il possible qu’ensemble, ces signes fassent sens ? Y a-t-il une unité derrière le multiple ? Quelle serait la nature du principe qui permet ainsi tout et son contraire, qui donne et reprend sans cesse ?" 
"C'est bien parce qu'il demeure sous l'emprise de la multiplicité des formes tout en ayant gardé la nostalgie de leur réconciliation, que Terrence Malick est le plus grand cinéaste en activité."
Ces passages sont de  Ludovic Maubreuil sur ce blog.
  
"The Tree of Life couple les souffrances de Job et la thématique de la relation père-fils en tissant un récit de l’enfance dont le point culminant serait la fin de l’âge d’or ou la Chute : la révélation brutale d’un monde imparfait, nullement protégé par Dieu, et traversé par la mort et la violence, la douleur et la tragédie."
"Au travers de son acceptation d’un Dieu impuissant et d’une création imparfaite, Jack se révèle ainsi être le double de Job, ce personnage biblique qui, dans son désarroi, confronte Dieu, puis se résigne. Toutefois, l’histoire de Job telle qu’elle est contée dans The Tree of Life substitue à l’idée d’une résignation celle d’une révolte silencieuse, où s’entremêle la foi et le questionnement perpétuel. Malick, ce grand cinéaste de la voix off, a de nouveau tissé une œuvre magistrale à partir d’une polyphonie de voix hors-champ, qui semblent ici nier le silence apparent de Job : la double voix off de Jack, qui tantôt s’adresse à nous en commentant les images de son enfance, tantôt s’adresse à Dieu en l’interrogeant sur son Œuvre. À cette voix oscillant entre le souvenir et la confrontation, s’ajoute la voix off de la mère – avec laquelle s’ouvre et se clôt The Tree of Life – qui s’adresse autant à ses enfants qu’aux spectateurs ; cette voix féminine du commencement et de la fin ne cessera d’évoquer la foi, qu’elle nomme la voie de la grâce : la possibilité d’un monde régi par l’amour et la beauté."
 Cette fois c'est une critique, que j'ai trouvée très complète et intéressante, de Jennifer Cazenave sur cet autre blog.

"The Tree of Life, le seulement cinquième film de ce cinéaste de 67 ans, s’ouvre sur la voix de Jessica Chastain, qui nous confie avoir appris chez les sœurs qu’« il y a deux voies dans l’existence : la voie de la nature et la voie de la grâce. Il vous faut choisir celle que vous suivrez ». Quiconque connaît l’œuvre de Terrence Malick, ne s’étonnera pas de cette introduction chez un cinéaste au tempérament contemplatif, obsédé par la nature et sachant la filmer comme personne – mais une nature animée par l’esprit, comme un reflet d’une réalité invisible qui en est le principe et le soutien. Malick, dont le style mouvant semble perpétuellement frémissant d’un souffle léger qui donne à ce qu’il filme la lumière et la vie, exalte tout au long de son œuvre la nature, mais en cinéaste habité par la grâce."
"Qu’il s’agisse d’évoquer des mondes inconnus, la profusion vitale qui anime le monde ou la complicité bienheureuse d’une mère avec son enfant, Malick possède comme personne l’art de renouveler notre regard et, à la manière de Vermeer, de fixer les choses banales avec une intensité telle qu’elles semblent soudain ouvrir une fenêtre sur l’éternité. Le tout au service d’une vision qui possède la simplicité biblique de la biblique vérité : « Sans amour, votre vie passera comme l’éclair. »
ritique de Laurent Dandrieu sur ce blog.

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