mardi 13 septembre 2011

12 septembre 1966 | Giuseppe Ungaretti


Trouvé ce très beau poème et ce tableau qui le complète bien sur le site "Terre des femmes" d'Angèle Paoli (on y trouve en particulier l'original en italien)
Egon Schiele, Wally in a Red Blouse with Raised Knees, 1913
Watercolor, gouache, and pencil on paper, 32,1 x 48,8 cm
New York, Serge Sabarsky Collection
12 SEPTEMBRE 1966
T
u es apparue à la porte
Vêtue de rouge
Pour me dire que tu es feu
Qui consume et renflamme.

Une épine m’a piqué
De l’une de tes roses rouges
Pour que tu suces à mon doigt
Un sang déjà presque tien.

Nous avons suivi la rue
Que lacère la verdeur
De la colline sauvage
Mais depuis longtemps je savais
Que de qui souffre avec foi téméraire
L’âge pour vaincre ne compte.

On était un lundi,
Pour nous prendre les mains
Et nous parler heureux
Il ne fut d’autre refuge
Que ce triste jardin
De la ville convulsée.


Giuseppe Ungaretti, Dialogue 1966-1968, in Derniers poèmes 1966-1970, in Vie d’un homme, Poésie 1914-1970, Éditions de Minuit-Gallimard, Collection Poésie, 1981, rééd. 2000, page 301. Préface de Philippe Jaccottet. Traduction de Philippe Jaccottet.

les neuf poèmes du recueil Dialogo sont dédiés à la poète brésilienne Bruna Bianco (née en 1940), dont Giuseppe Ungaretti fut amoureux dans ses « vieux jours ». Les cinq « réponses poétiques » de Bruna Bianco figurent dans l’édition italienne de Vita d’un uomo. Tutte le poesie (Mondadori, Collection I Meridiani, 1969, rééd. 2009, pp. 295-317, édition établie par Carlo Ossola) et dans l'édition française référencée ci-dessus, dans une traduction de Philippe Jaccottet.

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