dimanche 8 juillet 2012

Faust - Sokourov

Vu le Faust de Sokourov il y a maintenant 15 jours dans le tout nouveau cinéma d'art et d'essais de Grenoble "Le Mélies". Salle sentant encore le neuf. Bu avec Dévi un diabolo menthe à la terrasse.
Et le film, pour lequel j'ai attendu avant de réagir, que me reste-t-il maintenant, après ce temps passé ?
La force esthétique des images, l'hymne à la beauté, celle de Margarete (le choix des images sélectionnées ici le montre bien) qui éblouit sur le fond d'horreur que décrit le reste du film. Quelque chose de l'ordre du  sublime. Je reprends ici un extrait du blog de Claude Stéphane Perrin à propos du sublime :
"L'expérience esthétique déploie en réalité de multiples cer­cles, plus ou moins larges, entre les chaos et l'ordre. Ceux du sublime sont les plus sacrés, c'est-à-dire ceux qui confrontent simultanément tous les autres. Ils sont donc à la fois grandioses et terribles. À l'inverse du plaisir du joli qui fonde des inter­prétations plutôt claires et compréhensibles, l'expérience du sublime est confuse. Elle est éprouvée verticalement et simul­tanément menacée par deux infinis (l'un du plus grand que le grand, l'autre du plus petit que le petit). Cette vérité, si vérité il y a, est éminemment subjective et affective."


Le film de Sokourov nous confronte à l'abject, au grandiose et au sublime.
"L'entropie des corps et les formes temporelles sont donc la grande affaire du personnage de Faust mais aussi de l'esthétique de Sokourov. Le cinéaste n'a jamais filmé que des tombes et des sépulcres envahis de végétation et d'animalité bruissante, élevant une stèle secrète à l'union contrariée entre l'homme et sa finitude. Dans ces longs plans-séquences où les paysages ne sont jamais qu'intérieurs, s'éternisent des départs et des séparations sous le regard subjectif d'une caméra pinceau. Or, c'est justement de ce tombeau que cherche à s'échapper son Faust, prêt à aller y chercher Mephisto pour qu'il lui offre l'éternel jeunesse de la chair et le franchissement du Styx." Extrait de la critique de Chronic'art






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