dimanche 13 mai 2012

A la veille du printemps - Hugo von Hofmannsthal


Le vent du printemps court
Dans les allées sans feuilles
D'étranges choses
Sont dans son souffle.

Il s'est bercé
Parmi les larmes
Il s'est blotti
Dans des chevelures défaites.

Il a fait choir
Les grappes fleuries des acacias
Il a rafraîchi les corps
Et leur haleine brûlante.

Il a frôlé les lèvres
Ouvertes dans leurs rires
A couru dans l'herbe
Douce et vive des prés.

Dans la flûte il s'est glissé
Dans un cri, dans un sanglot,
Le rouge du couchant
A senti la caresse de son aile.

Sans un bruit il s'est glissé
Dans les chambres emplies de chuchotements
En passant il a éteint
La lueur des lampes.

Le vent du printemps court
dans les allées sans feuilles
D'étranges choses
Sont dans son souffle.

Dans les allées lisses
Et dénudées
Son souffle chasse
Des ombres blêmes

Et il nous offre son parfum
Qu'il apporte du pays
D'où il nous est venu,
La nuit passée.

L'original en allemand ainsi qu'un intéressant commentaire sur le blog "Raison garder !" de Jean Bérard.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire