La soirée d'hier fut vraiment délicieuse. J'étais avec Sankar, Dévi et Justine. J'aime beaucoup Tchékhov, surtout sa bienveillance vis à vis de ses personnages, s'amusant, mais gentiment, de leur vanité, compatissant à leurs douleurs. J'ai été très ému tout au long de la pièce, bien qu'elle fasse passer, comme souvent chez Tchékhov , du rire au larme. Le metteur en scène, Volodia Serre, jouait le rôle du frère, et ses trois sœurs, toutes trois comédiennes, le rôle des trois sœurs. C'est une configuration curieuse mais qui fonctionnait très bien. En tout cas c'est une belle aventure familiale pour les Serre.
Pour en savoir plus : site de l'Athénée.
Notes de lectures, compte-rendu d'expositions, avis sur des films ou des concerts... L'ancienne version est sous Tumblr (grimmc7.tumblr.com)
dimanche 14 novembre 2010
samedi 13 novembre 2010
The blue lantern
J'ai trouvé ce blog en recherchant des photos de H. Kühn.
J'aime beaucoup de ce qui y est publié.
Par exemple cette page.
J'aime cette citation de John R. Stilgoe
"L'éducation devrait travailler à l'extérieur, sous la pluie et la neige fondue, dans la chaleur à couper au
couteau d'un champ de blé du Nebraska en été, le long d'une voie ferrée à moitié abandonnées, un après-midi sombre automne, sur l'Atlantique Nord en hiver. Tout ce que je fais est d'insister pour que mes élèves et mes lecteurs regarde autour d'eux et réalise combien est l'environnement est merveilleusement riche, même si l'environnement n'est qu'un canot de sauvetage transporté dans une mer clair-obscur."
J'aime beaucoup de ce qui y est publié.
Par exemple cette page.
J'aime cette citation de John R. Stilgoe
"L'éducation devrait travailler à l'extérieur, sous la pluie et la neige fondue, dans la chaleur à couper au
couteau d'un champ de blé du Nebraska en été, le long d'une voie ferrée à moitié abandonnées, un après-midi sombre automne, sur l'Atlantique Nord en hiver. Tout ce que je fais est d'insister pour que mes élèves et mes lecteurs regarde autour d'eux et réalise combien est l'environnement est merveilleusement riche, même si l'environnement n'est qu'un canot de sauvetage transporté dans une mer clair-obscur."
mercredi 10 novembre 2010
Le temps de vivre - Anna de Noailles
Déjà la vie ardente incline vers le soir,
Respire ta jeunesse,
Le temps est court qui va de la vigne au pressoir,
De l'aube au jour qui baisse.
Garde ton âme ouverte aux parfums d'alentour,
Aux mouvements de l'onde,
Aime l'effort, l'espoir, l'orgueil, aime l'amour,
C'est la chose profonde ;
Combien s'en sont allés de tous les coeurs vivants
Au séjour solitaire,
Sans avoir bu le miel ni respiré le vent
Des matins de la terre,
Combien s'en sont allés qui ce soir sont pareils
Aux racines des ronces,
Et qui n'ont pas goûté la vie où le soleil
Se déploie et s'enfonce !
Ils n'ont pas répandu les essences et l'or
Dont leurs mains étaient pleines,
Les voici maintenant dans cette ombre où l'on dort
Sans rêve et sans haleine.
- Toi, vis, sois innombrable à force de désirs,
De frissons et d'extase,
Penche sur les chemins, où l'homme doit servir,
Ton âme comme un vase ;
Mêlée aux jeux des jours, presse contre ton sein
La vie âpre et farouche ;
Que la joie et l'amour chantent comme un essaim
D'abeilles sur ta bouche.
Et puis regarde fuir, sans regret ni tourment,
Les rives infidèles,
Ayant donné ton coeur et ton consentement
A la nuit éternelle...
Respire ta jeunesse,
Le temps est court qui va de la vigne au pressoir,
De l'aube au jour qui baisse.
Garde ton âme ouverte aux parfums d'alentour,
Aux mouvements de l'onde,
Aime l'effort, l'espoir, l'orgueil, aime l'amour,
C'est la chose profonde ;
Combien s'en sont allés de tous les coeurs vivants
Au séjour solitaire,
Sans avoir bu le miel ni respiré le vent
Des matins de la terre,
Combien s'en sont allés qui ce soir sont pareils
Aux racines des ronces,
Et qui n'ont pas goûté la vie où le soleil
Se déploie et s'enfonce !
Ils n'ont pas répandu les essences et l'or
Dont leurs mains étaient pleines,
Les voici maintenant dans cette ombre où l'on dort
Sans rêve et sans haleine.
- Toi, vis, sois innombrable à force de désirs,
De frissons et d'extase,
Penche sur les chemins, où l'homme doit servir,
Ton âme comme un vase ;
Mêlée aux jeux des jours, presse contre ton sein
La vie âpre et farouche ;
Que la joie et l'amour chantent comme un essaim
D'abeilles sur ta bouche.
Et puis regarde fuir, sans regret ni tourment,
Les rives infidèles,
Ayant donné ton coeur et ton consentement
A la nuit éternelle...
lundi 8 novembre 2010
Lumineux matin - Anna de Noailles
Ô lumineux matin, jeunesse des journées,
Matin d'or, bourdonnant et vif comme un frelon,
Qui piques chaudement la nature, étonnée
De te revoir après un temps de nuit si long ;
Matin, fête de l'herbe et des bonnes rosées,
Rire du vent agile, oeil du jour curieux,
Qui regardes les fleurs, par la nuit reposées,
Dans les buissons luisants s'ouvrir comme des yeux ;
Heure de bel espoir qui s'ébat dans l'air vierge
Emmêlant les vapeurs, les souffles, les rayons,
Où les coteaux herbeux, d'où l'aube blanche émerge,
Sous les trèfles touffus font chanter leurs grillons ;
Belle heure, où tout mouillé d'avoir bu l'eau vivante,
Le frissonnant soleil que la mer a baigné
Éveille brusquement dans les branches mouvantes
Le piaillement joyeux des oiseaux matiniers,
Instant salubre et clair, ô fraîche renaissance,
Gai divertissement des guêpes sur le thym,
- Tu écartes la mort, les ombres, le silence,
L'orage, la fatigue et la peur, cher matin...
Matin d'or, bourdonnant et vif comme un frelon,
Qui piques chaudement la nature, étonnée
De te revoir après un temps de nuit si long ;
Matin, fête de l'herbe et des bonnes rosées,
Rire du vent agile, oeil du jour curieux,
Qui regardes les fleurs, par la nuit reposées,
Dans les buissons luisants s'ouvrir comme des yeux ;
Heure de bel espoir qui s'ébat dans l'air vierge
Emmêlant les vapeurs, les souffles, les rayons,
Où les coteaux herbeux, d'où l'aube blanche émerge,
Sous les trèfles touffus font chanter leurs grillons ;
Belle heure, où tout mouillé d'avoir bu l'eau vivante,
Le frissonnant soleil que la mer a baigné
Éveille brusquement dans les branches mouvantes
Le piaillement joyeux des oiseaux matiniers,
Instant salubre et clair, ô fraîche renaissance,
Gai divertissement des guêpes sur le thym,
- Tu écartes la mort, les ombres, le silence,
L'orage, la fatigue et la peur, cher matin...
vendredi 5 novembre 2010
Le retour à Djaykoûr - Badr Chaker Es-Sayyâb
Sur le blanc coursier du rêve
j'ai traversé de nuit les collines
les fuyant, fuyant la ligne longue de leurs crêtes
et le marché aux mille négoces
et le matin exténué
et la nuit d'abois aux passants
et la lumière ténébreuse
et le dieu que lave le vin
et la honte parée de fleurs
et la mort allée sur le fleuve
marchant sur ses remous dormeurs.
[...]
Sur le blanc coursier du rève
sous le soleil du vert levant
en l'été de Djaykoûr aux abondances
je galopais pliant sous moi la longue route
parmi rosée et ondes et fleurs,
quêtant aux horizons l'étoile,
naissance, sous le ciel, de l'âme,
source à éteindre feu des soifs,
maison pour le las voyageur.
Djaykoûr, Djaykoûr : où sont le pain et l'eau ?
La nuit tombée, les guides s'endormirent.
Les gens de la caravane par faim et soif sont restés éveillés.
Dur est le vent et l'horizon troublé d'échos.
[...]
Qui, ma poésie l'entendra ?
Le mutisme de la mort est dans mes murs,
la nuit parmi mon feu.
Qui portera pesanteur de la croix
en cet interminable anxieuse nuit ?
Qui pleurera et donnera réponse
à l'affamé, au nu ?
Qui de son bois fera descendre le crucifié,
et de ses plaies, qui écartera les vautours,
qui déliera de tout l'obscur son aurore,
et qui de son épine, fera laurier ?
Ah, Djaykoûr, si tu pouvais entendre !
Ah, Djaykoûr, si être, tu le pouvais !
Si tu pouvais enfanter l'âme, ou avorter,
pour que le voyageur vespéral enfin découvre
l'étoile brillant sur la nuit des égarés.
[...]
Mon aliment, le voici, ô affamés,
mes larmes, ô désespérés, les voici,
et ma prière, ô adorants, est celle-ci :
que le volcan de tous ses feux explose,
que l'Euphrate vienne en crue,
pour que la ténèbre éclaire,
pour que nous fassions connaissance avec la compassion.
[...]
Et mon âme me fut arrachée. Et le train a sifflé.
Et des larmes ont brouillé ma vue,
nuage en qui je fus porté, puis le train a disparu.
ô soleil de mes jours, reviendras-tu ?
Dors Djaykoûr, sous la ténèbre des années.
j'ai traversé de nuit les collines
les fuyant, fuyant la ligne longue de leurs crêtes
et le marché aux mille négoces
et le matin exténué
et la nuit d'abois aux passants
et la lumière ténébreuse
et le dieu que lave le vin
et la honte parée de fleurs
et la mort allée sur le fleuve
marchant sur ses remous dormeurs.
[...]
Sur le blanc coursier du rève
sous le soleil du vert levant
en l'été de Djaykoûr aux abondances
je galopais pliant sous moi la longue route
parmi rosée et ondes et fleurs,
quêtant aux horizons l'étoile,
naissance, sous le ciel, de l'âme,
source à éteindre feu des soifs,
maison pour le las voyageur.
Djaykoûr, Djaykoûr : où sont le pain et l'eau ?
La nuit tombée, les guides s'endormirent.
Les gens de la caravane par faim et soif sont restés éveillés.
Dur est le vent et l'horizon troublé d'échos.
[...]
Qui, ma poésie l'entendra ?
Le mutisme de la mort est dans mes murs,
la nuit parmi mon feu.
Qui portera pesanteur de la croix
en cet interminable anxieuse nuit ?
Qui pleurera et donnera réponse
à l'affamé, au nu ?
Qui de son bois fera descendre le crucifié,
et de ses plaies, qui écartera les vautours,
qui déliera de tout l'obscur son aurore,
et qui de son épine, fera laurier ?
Ah, Djaykoûr, si tu pouvais entendre !
Ah, Djaykoûr, si être, tu le pouvais !
Si tu pouvais enfanter l'âme, ou avorter,
pour que le voyageur vespéral enfin découvre
l'étoile brillant sur la nuit des égarés.
[...]
Mon aliment, le voici, ô affamés,
mes larmes, ô désespérés, les voici,
et ma prière, ô adorants, est celle-ci :
que le volcan de tous ses feux explose,
que l'Euphrate vienne en crue,
pour que la ténèbre éclaire,
pour que nous fassions connaissance avec la compassion.
[...]
Et mon âme me fut arrachée. Et le train a sifflé.
Et des larmes ont brouillé ma vue,
nuage en qui je fus porté, puis le train a disparu.
ô soleil de mes jours, reviendras-tu ?
Dors Djaykoûr, sous la ténèbre des années.
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